L’équipe éducative d’un lycée professionnel privé non confessionnel sous contrat de Lyon a organisé lundi 2 février un débat « Respect, tolérance et rôle des femmes dans les religions du livre » auquel était convié le grand rabbin de Lyon, un prêtre lyonnais et le vice-président du conseil régional du culte musulman (Rhône Alpes). J’ai également été invitée à participer à ce débat en tant que présidente de Regards de Femmes, association féministe et laïque.

Chaque intervenant-e avait 15 minutes puis réponse aux questions des élèves. L’ordre des interventions : les représentants des religions dans l’ordre d’apparition puis la représentante de l’idée moderne de laïcité.

Evidemment je n’ai pas fait l’exégèse de quelque religion que ce soit, mais ai rappelé la construction de la hiérarchie patriarcale par les religions des origines, l’indispensable scolarisation des filles pour déconstruire cette hiérarchie et l’importance de la laïcité et de l’école de la République. Les analyses de Françoise Héritier sur la nécessité pour les hommes d’avoir à disposition une femme pour avoir des fils, les justifications de leur infériorité, de leurs incapacités parce qu’impures et tentatrices, étaient une découverte pour les lycéens et lycéennes.

Vous pouvez lire mon intervention.

Quelques extraits des propos tenus, pas étonnants, mais les entendre provoque quand même un choc :

• Sur le blasphème : on ne peut pas critiquer le créateur du monde,
• Obéissance à son dieu qui vous observe tout le temps et décide de tout,
• Condamnation par toutes les religions de l’inceste… et de l’adultère (dans la même phrase)
• Femmes vertueuses dont le rôle est d’avoir des enfants
• Femme est le ministre de l’intérieur, l’homme le ministre des affaires étrangères, de l’extérieur
• Les femmes allument les bougies le vendredi soir… pour réparer la faute d’Eve !
• Les femmes sont dévalorisées par la société laïque qui les expose, en particulier dans les publicités.
• Le pire, de mon point de vue : j’ai dénoncé l’utilisation par les religions de faits biologiques pour justifier l’ « impureté » des femmes. J’ai appris ainsi que des études américaines prouvaient que de ne pas avoir de rapports sexuels pendant les règles évitait le cancer du col de l’utérus !!!
• Les mêmes sans doute qui affirment que les hommes circoncis ne peuvent pas être contaminés par le SIDA.
• De toute façon pourquoi les femmes auraient-elles des rapports sexuels lorsqu’elles sont sensés ne pas pouvoir enfanter ?
• Le mot de la fin pour la dernière question posée par une lycéenne aux représentants des religions : « Vous nous dites plein de choses, mais vous n’êtes pas vraiment pour l’égalité ? »