Présentation :

Avec Anne-Yvonne Le Dain, nous allons nous interroger sur le vocabulaire de celles et ceux qui voudraient banaliser la location du ventre des femmes pendant neuf mois, nuit et jour, ainsi que sur l’achat de bébés.
Pourquoi parler de gestation et non de grossesse ? Est-ce altruiste de répondre à la demande d’un marché ? Pourquoi parler d’indemnisation de la mère dite « porteuse » plutôt que d’achat et de vente d’un bébé ? Les désirs des uns peuvent-ils justifier l’exploitation du corps d’autres êtres humains ?
L’expression « enfants fantômes » concerne les 60 millions d’enfants qui naissent dans le monde chaque année sans être déclarés à la naissance. Les bébés nés par substitution de maternité ont un état civil. S’agit-il tout simplement de nier la filiation maternelle et de ne reconnaitre que la filiation paternelle ?
Ces questions et bien d’autres se posent. Quid du développement et de l’influence du milieu utérin pendant la grossesse ? Pourquoi une transaction financière pour acheter un être humain, illicite en droit français, pourrait-elle être reconnue ensuite par nos juridictions ? Qu’en est-il de la dignité d’une femme réduite à l’état d’instrument de procréation au service d’autrui et de la dignité de l’enfant ainsi « commandé » ?